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Le fort du Capucin, à Roscanvel
une fortification de la presqu'île imaginée par Vauban
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m o n u m e n t h i s t o r i q u e
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Le fort des Capucins a été construit sur un îlot à l'entrée du goulet de Brest et relié par un pont à la côte de la presqu'île de Roscanvel.
Ahurissante ou époustouflante fortification ? On hésite sur le choix du qualificatif... C'est Vauban qui, le premier, a imaginé des plans pour fortifier cet îlot, placé dans un endroit extrêmement stratégique, à l'entrée du goulet de Brest, et contrôlant, vers le sud, toute l'anse de Camaret. Mais il n'eut pas le temps de faire le travail lui-même...
C'est en 1848 qu'on attaqua le rocher à la mine pour y faire deux plates-formes, une côté goulet pour y placer des canons, et une côté falaise, pour y construire un casernement pour une soixantaine d'hommes, complètement invisible de la mer.
Par la suite, et jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, les installations évoluèrent ; on construisit une petite usine électrique pour alimenter de puissants projecteurs, on creusa le roc pour y installer un magasin et des canons supplémentaires, on construisit une petite voie ferrée pour l'approvisionnement du fort (un petit wagon montait le long de la falaise)...
Attention ! Toute la côte est de la presqu'île de Roscanvel est une zone en cours de sécurisation, vous y allez à vos risques et périls. De plus, notez que l'îlot du Capucin est un terrain militaire, interdit d'accès, et dangereux. |
Fort du Capucin ou fort des Capucins ? À l'époque de Vauban, c'était du Capucin, les siècles passant, on lui a rajouté des copains ! L'origine du nom n'est pas celle d'un ermitage de Frères capucins autrefois installé ici, mais en raison de la forme d'un rocher qui fait vaguement penser à un moine encapuchonné lisant son bréviaire.
On voit les ouvertures des salles creusées dans le roc, côté goulet, et dans lesquelles étaient installés deux canons.
C'est ici que s'était réfugié le commandant allemand de Brest, jusqu'à sa reddition le 19 sept. 1944.
En 1917, les deux canons (47 tonnes) ont été sortis de l'îlot et remontés sur la falaise (60 mètres !) pour être expédiés dans l'est de la France.
Le 06/07/1893. — On nous écrit : [...]
« Vendredi la sardine avait donné d'assez bonnes marées à des bateaux qui étaient sortis par la basse mer.
« Hier beaucoup de pêcheurs se préparaient à faire comme la veille. Déjà 27 bateaux avaient levé la sardine, quand soudain le canon gronde au fort des Capucins. Un boulet vient ricocher parmi ces embarcations et chasse les poissons jusqu'au dernier. Les patrons se sont empressés de se garer de la ligne de tir. Il fallait voir la désolation de ces marins qui, ayant rencontré la sardine qu'ils cherchaient sans succès avant ce jour, étaient chassés au moment où ils allaient gagner un peu d'argent.
« L'année dernière encore, un bateau de Camaret a eu sa voile traversée par un boulet. Il serait bien à désirer, dans l'intérêt de nos pêcheurs, que l'on changeât l'époque des tirs. Pourquoi ne se feraient-ils pas un mois plus tôt ? Les pêcheurs de Quiberon se sont trouvés, il y a quelques années, dans des conjonctures analogues. Leurs réclamations sont parvenues jusqu'au ministre de la marine qui a, paraît-il, obtenu de son collègue de la guerre, que ces tirs auraient lieu à une époque où la sardine ne se trouve pas sur la côte. »
retrouver les articles dans la revue de presse ancienne sur la presqu'île de Crozon
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Comment y aller (le sentier côtier ne passe pas par le fort des Capucins) : en arrivant de Camaret, prenez la direction Pointe des Espagnols jusqu'à repérer, sur votre droite, la route de Kerguinou ; 350 m plus loin, il y a un chemin sur votre droite ; garez-vous à ce carrefour et poursuivez à pied, toujours vers la Pointe des Espagnols ; à moins de 100 m, vous verrez un chemin sur votre gauche ; suivez-le jusqu'à la mer, puis tournez à droite : l'îlot est 300 m plus loin. |
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